• Prologue

     

                Elle se précipita vers la porte tout en attrapant son sac au passage. Elle courut pour essayer de rattraper son retard mais continua en marchant. Malgré l’aspect musclé de ses cuisses, elle avait l’endurance d’une huitre. Sa jupe était froissée, elle n’avait pas eu le temps de la repasser . . . Ou peut-être était-ce par manque de motivation. Sa cravate était mal nouée et le bas de sa chemise n’était pas boutonné. Elle avait une tartine de beurre dans la bouche, peinant à l’avaler.

                Le cours avait déjà commencé et elle n’était qu’à la moitié du chemin, son frère lui avait « emprunté » son vélo et elle ne l’avait remarqué que ce matin. La jeune fille aux cheveux courts teints en blond se remit à courir sur une petite distance.

                Son sac glissa soudain de son épaule. Lorsqu’elle essaya de le ramasser elle remarqua quelque chose d’étrange. Dans la ruelle à côté d’elle, elle vit une lumière pendant une seconde. Curieuse comme elle l’était, elle s’approcha lentement tout en gardant en main une paire de ciseaux qu’elle prit dans sa trousse. Elle vit une ombre filer de l’autre côté de la ruelle sombre. Elle la poursuivi.  La jeune fille avait toujours aimé les mystères. Lorsqu’elle fut de l’autre côté de la ruelle, elle s’arrêta net, stupéfaite. Devant elle s’étendaient de hautes herbes d’un vert éclatant et de belles montagnes se fondaient dans le paysage. Or, elle habitait dans une ville très moderne. Elle se retourna en se doutant bien de ce qu’elle verrait.

     

                Evidemment la ruelle avait disparu, à la place, il y avait une forêt composée de grands sapins à l’air menaçant. Une petite balle tomba sur le sol. Elle s’ouvrit en deux et la lumière rouge que la jeune fille blonde avait vue dans la ruelle l’aveugla. Elle s’écroula soudain au sol sentant son sac de plus en plus lourd sur ses minces épaules. Ses vêtements devenaient trop grand pour elle. Elle se sentit étrangement petite. Ce qui la surprit le plus c’était la douce fourrure jaune qui la recouvrait. Elle se retourna et constata qu’une queue lui avait poussé juste au-dessus des fesses. Elle se dégagea de son sac et remarqua qu’elle faisait des bonds tout en étant à quatre pattes pour avancer. Elle essaya de pousser un cri mais le seul son de désespoir qui sortit de sa bouche fut : « Pikaaaaaaa ! »

     

    Chapitre 1 : Agression

     

    La boule de poils jaunes se mit à sauter dans tous les sens. Ses joues cramoisies produisaient de minuscules éclairs de colère. Sa queue en cœur remuait de gauche à droite. Puis la créature s’arrêta net. Devant elle se dressa un homme avec une casquette qui lui paraissait très grand. Elle eut du mal à voir son visage car il était en contre-jour. Hésitant une seconde, l’étrange animal se rua vers la forêt. L’homme lui courra après, ramassant la petite balle et le sac de la jeune fille au passage. La grosse souris jaune bondissait de plus en plus vite mais se cacha dans un buisson après cinq minutes de course. La petite bête affolée essaya de récupérer son souffle. Pas de bruits alentours. Elle sortit son museau à travers les feuilles. Elle sentit une odeur méconnue.

    Un énorme oiseau plongea sur la grosse souris qui l’évita de peu. L’oiseau, mécontent. Poussa un cri furieux et fonça de nouveau sur la petite bête jaune. La souris roula sur le côté, heurté par l’oiseau qui lui lacéra les flancs avec ses serfs. L’animal jaune poussa un « Pikaaaaa ! » de douleur tandis que l’oiseau déploya ses grandes ailes depuis une branche en s’apprêtant à en finir avec la grosse souris.

    Un buisson frémit. Une main jetant une autre petite balle en sortit. Lorsque la balle retomba sur le sol devant l’animal jaune, elle s’ouvrit de nouveau en deux et la même lumière rouge illumina la lugubre forêt de grands sapins. La souris sursauta de peur que quelque chose d’autre ne lui arrive encore. Elle avait fermé les yeux machinalement, et lorsqu’elle les rouvrit elle aperçut le plus splendide animal qu’elle n’avait jamais vu.

    C’était une sorte de grand renard tout aussi jaune que la grosse souris. Ses longs poils sur les flancs faisaient penser à des ailes ou à une robe. La fourrure blanche épaisse de son coup lui faisait une grosse écharpe.

    Le renard jaune se mit en position d’attaque, un voile d’électricité flotta alors dans l’air. Bizarrement, la souris jaune ne se sentit pas affectée par les petits éclairs projetés vers elle. Au contraire elle avait l’impression que ça lui donnait de l’énergie.

    L’oiseau brandit de nouveau ses ailes en signe d’avertissement cette fois. Cela n’eut aucun effet, le renard sauta sur la branche dans un grand bond et celle-ci explosa, mettant feu au reste de l’arbre. L’oiseau, qui n’eut pas assez de réflexe pour éviter les projections de morceaux de bois en feu, chuta au sol, assommé.

     

    Chapitre 2 : Explication

     

                Le jeune homme s’approcha alors de la souris toujours aussi effrayée. Il tendit sa main vers elle mais celle-ci tenta de reculer, avec difficulté. Il balança alors le sac de la jeune fille devant la souris. Elle le renifla et chercha le ciseau dans le sac en grattant avec ses petites pattes.

    -         Si tu cherches ça, dit l’humain en montrant une paire de ciseau dans sa main, ça ne te seras pas très utile avec ton apparence actuelle.

    -         Pikaaa ! répliqua la grosse souris.

    -         Il est tout aussi inutile d’essayer de parler, je ne peux pas comprendre ce que tu dis. Ecoute, je ne sais pas exactement ce qu’il s’est passé mais j’étais à la fin d’un combat et j’ai voulu faire rentrer mon Dracofeu dans sa pokeball, dit-il en montrant dans son autre main la petite balle.

    La souris ne comprenait pas vraiment de quoi il parlait.

    -         Mais têtu comme il est, il a envoyé sa pokeball dans les airs d’un coup de queue et elle a atterrit devant toi, continua-t-il. L’instant d’après tu t’es transformé en Pikachu.

    Il sembla remarqué que la grosse souris jaune ne comprenait rien.

    -         Tu vois ça ? demanda-t-il en pointant du doigt le renard. C’est un Voltali, il fait partie de l’espèce qu’on appelle Pokemon. Ce sont des sortes d’animaux avec d’étranges capacités. Tu t’es transformée en l’un d’entre eux au contact de cette pokeball. D’ordinaire les pokeballs sont utilisées pour transporter les Pokemon qui sont nos compagnons, à nous les dresseurs, dans leurs environnements naturels recréés dans ces mêmes pokeballs.

    La souris ouvrit de grands yeux ronds.

    -         Oui je sais, c’est un peu dur à assimiler sur le coup. Ce qui me dérange le plus, se questionna le garçon à la casquette, c’est que tu n’as pas l’air de faire partie de ce monde . . .

    -         Pika pika pika pikaa ! Voulu expliquer le petit Pikachu.

    -         Tu ne retiens donc rien ?

    La souris jaune baissa la tête, gênée. Le jeune garçon tendit une pokeball vers le magnifique renard jaune qu’il appelait Voltali et celui-ci disparu dans la lumière rouge aveuglante. Il se tourna ensuite vers la jeune fille transformée.

    -         Viens avec moi, lança-t-il, je vais chercher la cause de ta transformation.

    Le petit Pikachu pencha la tête sur la droite, dressa ses oreilles et écarquilla les yeux.

    -         Oui je vais t’aider, assure-t-il. De toute évidence c’est à cause de ma pokeball que tu es dans cet état, et puis tu pourras me raconter comment tu es arrivée ici, ça m’intéresse.

    Le Pikachu essaya alors de se relever, content, mais la douleur le plaqua aussitôt au sol. Le dresseur s’agenouilla au-dessus de la jeune fille et sorti de son propre sac des bandages ainsi que du désinfectant.

    -         Ces saletés de Roucoups agrippent toute sorte de petits Pokemon avec leurs serres, ça ne m’étonnerait pas que ta blessure soit infectée.

    Il vit alors la mine effrayé de la souris paralysée au sol.

    -         Je sais que ça va faire mal mais je crois que tu préfères ça plutôt que de mourir non ?

    La jeune fille acquiesça. Le dresseur prit alors un mouchoir qu’il imbiba de désinfectant, l’appliqua délicatement sur le flan de l’animal. Celui-ci ne put se retenir de gémir. Il sorti ensuite un spray violet et en vaporisa un peu sur la blessure en lui assurant qu'elle irait mieux. Puis le jeune homme lui mis le bandage autour de la blessure, serrant bien fort.. Il fouilla dans son sac et en sorti une autre pokeball.

    -         Je préfère te transporter à l’intérieur si tu n’y vois pas d’inconvénient, ce sera plus facile, proposa-t-il.

    La jeune fille fut réticente et bougea très vite la tête de gauche à droite pour montrer son désapprouvement.

    -         Ce n’est pas étroit, argumenta le dresseur, je te l’ai dit la pokeball reproduis l’environnement du Pokemon qui y loge.

    Le Pikachu soupira, c’était peut-être mieux que de se faire porter dans les bras d’un inconnu. L’animal fit un timide hochement de tête. 

    Le dresseur pointa la pokeball vers la jeune fille et appuya sur le bouton qui était au milieu de la balle. La créature se sentit aspirer par une force mystérieuse, pendant une seconde elle avait l’impression de flotter au-dessus du sol et l’instant d’après ses pattes touchèrent terre. Elle avait fermé les yeux pour que la lumière ne l’aveugle pas, en les ouvrant, elle constata qu’effectivement l’endroit n’était pas petit. Au contraire il était même gigantesque.

                                                                                           Pika girl, Titou Alouette


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